Savoir s’écouter : la puissance de l’intuition

Source chapo

Dans notre monde de plus en plus automatisé et nourri à l’utilisation des données, l’intuition fait partie de ces phénomènes qu’on peine à expliquer. De quoi s’agit-il en réalité ? Comment se manifeste l’intuition ? Qu’a-t-elle à nous apporter ? Peut-on lui faire confiance pour guider nos choix ? Pour répondre à ces questions, on vous emmène à la rencontre de cette petite voix intérieure qui, si tant est qu’on sache l’écouter, a souvent beaucoup de choses à nous dire.

L’intuition… C’est quoi au juste ?

Là où elle s’impose comme un sixième sens ou une source de pressentiments pour les uns, elle prend la forme d’une certitude, d’une conviction profonde pour les autres. Alors comment la définir ? Si l’on s’en tient à la définition du Larousse, l’intuition est une « connaissance directe, immédiate de la vérité, sans recours au raisonnement, à l’expérience », ou encore un « sentiment irraisonné, non vérifiable qu’un évènement va se produire, que quelque chose existe ».

Isabelle Fontaine, auteure spécialisée en intuition et qui a déjà écrit plusieurs ouvrages sur le sujet*, la décrit quant à elle comme une « capacité universelle à capter une information de manière non conventionnelle, sans passer par la raison ». Selon elle, l’information en question est perçue par les 5 sens, et ce « de manière intériorisée ». Elle peut ainsi prendre la forme d’une image floue, d’une impression fugace, mais aussi d’une douleur, d’un frisson, d’un tiraillement, de vagues au niveau du crâne, ou encore d’une voix que l’on entend à l’intérieur de soi et qui nous parle. Pas comme le symptôme d’une maladie mentale (rassurez-vous, tout va bien là-haut !), mais comme une fulgurance qui s’impose à nous et qu’il faut savoir saisir au vol.

Chez UNE INTUITION, nous estimons d’ailleurs que les réussites professionnelles sont le résultat des choix que nous faisons en réaction à ces fulgurances, à ces éclairs de lucidité qui nous traversent. Comme une manière de répondre à la petite voix dans nos têtes qui nous suggère quoi faire, se présentant comme un guide que nous avons à cœur d’écouter.

Et nous ne nous contentons pas de l’écouter : cette émotion fondamentale constitue le point de départ de notre réflexion, une méthodologie pour vous aider à vous différencier et à marquer les esprits.

Les différentes formes d’intuition

Victoria Pellé-Reimerson, conférencière et auteure spécialiste du sujet, est à l’origine d’une typologie des différentes formes d’intuition. Selon elle, on distingue clairement :

  • l’intuition visionnaire, qui annonce l’imminence d’un danger, ou le potentiel d’une technologie, d’un concept ou d’un produit à faire évoluer en profondeur la société ;
  • l’intuition conceptuelle, qui nous conforte dans la pertinence d’un choix ou d’une décision à prendre ;
  • l’intuition relationnelle, ou le sentiment qu’une rencontre va marquer notre vie ;
  • et enfin l’intuition personnelle/spirituelle, en vertu de laquelle on décide d’emprunter un chemin de vie différent, de changer profondément.

Intuition et raison : le face-à-face

Ce qui frappe à la lecture des différentes définitions de l’intuition, c’est la manière dont elle s’oppose fondamentalement à la raison. En matière d’intuition, on ne raisonne pas : on ressent, on sent, on perçoit, ou même on sait quelque chose par avance… Sans pouvoir ne justifier pourquoi ni comment on le sait.

Dans le monde professionnel, on s’appuie sur l’intuition comme un outil à la prise de décision, ou quand il s’agit de réfléchir aux orientations stratégique d’un projet. C’est ce qu’indique un sondage réalisé par Jagdish Parikh aux États-Unis dans les années 1990 : le chercheur de la Harvard Business School avait relevé que 80 % des 13 000 cadres supérieurs interrogés attribuaient leur réussite à l’intuition. Plus récemment, une étude menée par la multinationale Splunk en collaboration avec Censuswide mettait encore à jour le fait que 53 % des chefs d’entreprise disent privilégier l’instinct et la vitesse par rapport à l’utilisation de données pour prendre des décisions.

53 % des chefs d’entreprise disent privilégier l’instinct et la vitesse par rapport à l’utilisation de données pour prendre des décisions.

Beaucoup de chefs d’entreprise fonctionnent ainsi au ressenti du corps, suivant ce que l’on appelle en Anglais le « gut-feel » (un sentiment viscéral, si l’on en croit la traduction littérale de l’expression). Selon Isabelle Fontaine, c’est précisément ce sentiment qui oriente les décisions de l’entrepreneur britannique Richard Branson, fondateur de la marque Virgin Group. « Pour mesurer l’intérêt que revêtaient les projets qu’on lui présentait, il se fiait à l’excitation ressentie dans son corps, qui était son curseur d’intuition. » Chez le milliardaire et financier – spécialiste de la spéculation – américain George Soros, ce curseur d’intuition se situait dans la colonne vertébrale : son mal de dos était « exactement proportionnel au risque d’un placement financier ».

Si elle accompagne certains décideurs tout au long de leur vie professionnelle, elle permet aussi à certains d’entre eux d’exprimer une forme de génie visionnaire. Prophète du XXIe siècle, le fondateur d’Apple Steve Jobs considérait l’intuition comme une alliée « plus puissante que l’intellect ». Et pour cause : elle lui a permis d’anticiper de nombreux usages en matière de technologies. Dès le milieu des années 1980, il avait prédit (c’est une interview donnée au magazine Playboy qui le raconte) que les ordinateurs, alors majoritairement utilisés par les entreprises, passeraient les portes des foyers pour y devenir des objets du quotidien. Aujourd’hui selon le baromètre du numérique 2019, 76 % des Français sont équipés d’un ordinateur. CQFD.

Dans les années 1990, les neurologues Antonio Damasio et Antoine Bechara avaient travaillé sur le thème de l’intuition inexpliquée, via une expérience appelée Iowa Gambling Task (IGT). Au cours de cette dernière, les participants étaient placés face à des cartes retournées, décrétées gagnantes ou perdantes, qu’ils devaient piocher afin de gagner (ou perdre) de l’argent. Il a été observé que lorsqu’ils s’apprêtaient à piocher une carte perdante – sans avoir de moyen de savoir que celle-ci l’était –, ils se mettaient à suer des paumes de la main. Là où le phénomène étonne, c’est qu’aucun paramètre scientifique n’a permis jusqu’ici de l’expliquer : le sixième sens existerait vraiment.

Écouter son intuition, mode d’emploi

On est souvent exhorté à suivre son intuition, mais encore faut-il savoir l’entendre. Pour cela, Isabelle Fontaine conseille d’adopter une attitude pro-intuitive, c’est-à-dire de s’arrêter et de prêter attention aux choses qui nous traversent. La difficulté, c’est qu’elles sont souvent noyées au milieu du flot de pensées parasites qui nous occupent en permanence. Parfois, on ne les prend tout simplement pas en compte car elles se présentent sous la forme de signaux dits « faibles ».

Écouter son intuition, c’est donc savoir dire stop au « petit vélo qui tourne en permanence dans notre tête ». C’est aussi apporter de l’attention à différents phénomènes corporels, même insignifiants en théorie, afin d’y déceler les traces d’un mauvais pressentiment ou tout autre expression de l’intuition. Plusieurs exercices, comme le yoga ou la méditation, permettent ainsi d’apprendre à se mettre sur pause et à écouter son corps. En d’autres termes, il n’y a pas de magie mais une méthode qui aide à développer sa capacité intuitive.

Un entraînement nécessaire selon l’auteure spécialisée en intuition, puisque quand une « grande intuition de vie » – quitter son job, se séparer de la personne avec qui l’on partage sa vie, déménager, etc. – se présente à nous et qu’on ne l’écoute pas, cette dernière refait surface sous forme d’angoisse ou d’inconfort physiologique. « Si elle ne peut pas passer par la porte, elle passera par la fenêtre, puis par la cheminée… Et ainsi de suite ». Vous voilà prévenu.

L’intuition intelligente : savoir prendre du recul

Si certaines manifestations de l’intuition sont difficiles à expliquer scientifiquement, d’autres reposent selon le prix Nobel d’économie Herbert Simon sur l’expertise. Celui qui a développé le concept « d’intuition de l’expert » estime en effet que l’intuition repose sur la somme des expériences et des apprentissages engrangés auparavant. Il prend notamment l’exemple du joueur d’échecs, qui se repose sur les nombreuses parties disputées au cours de sa carrière pour déplacer ses pièces. Il sait, intuitivement, quelle stratégie adopter dans quelle situation car il a emmagasiné un certain nombre d’informations sur lesquelles il peut compter pour décider. Il s’agit, en cela, d’une forme d’intuition raisonnée.

Autre conseil distillé par Isabelle Fontaine pour faire un usage raisonné de l’intuition : décorréler cette dernière de l’émotion pour prendre du recul. « Avec l’expérience, on se rend compte que quand on est débordé d’émotions parasites, ce n’est pas l’intuition qui s’exprime mais le jugement, la critique ou la colère. » Après une situation de tension au travail par exemple, on peut avoir tendance à foncer tête baissée, à se dire « il faut que je quitte ce job tout de suite ». Le danger, c’est de prendre une décision irréfléchie basée sur un message émotionnel, là où l’intuition doit être une information neutre et s’exprimer « avec la sérénité de la vérité ».

Finalement, il s’agit comme souvent de savoir doser : écouter son intuition ET sa raison. « Si l’on n’use que de raison, on est vide de ce qui nous fait vibrer », avance Isabelle Fontaine, ajoutant que quand on est trop dans l’intuition, on risque de se déconnecter. Le mathématicien, physicien et philosophe Henri Poincaré considérait d’ailleurs que « c’est avec la logique que nous prouvons et avec l’intuition que nous trouvons », illustrant parfaitement l’importance de savoir jongler avec les deux concepts. Chez UNE INTUITION, nous avons à cœur de reconnaître la puissance du premier avant de faire appel au second. Nous voulons écouter la voix au fond de vous, prendre en compte les émotions qui vous étrennent, et en faire une forme d’intelligence en les rationalisant. Alors, quand est-ce qu’on parle de vos projets ?

* Développez votre intuition pour prendre de meilleures décisions, aux éditions Leduc, et Libérez la voix de votre intuition, aux éditions Eyrolles.

Isabelle Fontaine anime des conférences et organise des stages pour apprendre à se connecter à sa petite voix intérieure. Elle prépare actuellement un livre, Transformez votre vie avec les synchronicités, à paraître en 2021. Retrouvez tous les éléments de sa biographie et ses derniers articles sur son site internet : histoiredintuition.com.

"Le véritable signe de l'intelligence, ce n'est pas la connaissance mais l'imagination."

Albert Einstein

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua. Ut enim ad minim veniam, quis nostrud exercitation ullamco laboris nisi ut aliquip ex ea commodo consequat. Duis aute irure dolor in reprehenderit in voluptate velit esse cillum dolore eu fugiat nulla pariatur. Excepteur sint occaecat cupidatat non proident, sunt in culpa qui officia deserunt mollit anim id est laborum.

Auteur de l'article : "Savoir s’écouter : la puissance de l’intuition"

  1. Rénaldo Payet

    Ici apparait la bio de Rénaldo Payet qui est à renseigner dans le backoffice > Comptes > Nom de l'utilisateur > Renseignements biographiques

Nos dernières publications

Le design d’expérience (DX) : kezako ?

C’est un terme encore peu utilisé : le design d’expérience, souvent confondu (à tort, selon nous) avec l’expérience utilisateur, qui n’englobe pas tous les types d’expérience.

Lire la suite